Recruteur vs Recruté, no stress…
Recruteur vs Recruté, no stress…

Recruteur vs Recruté, no stress…

J’ai eu l’occasion de le lire plusieurs billets de blog sur les conseils donnés aux recruteurs ou aux recrutés. Ces lectures m’ont donné l’occasion de faire un peu d’introspection et de rédiger ce post.

J’ai participé au recrutement dans un grand Groupe, je suis aujourd’hui un des chaînons du process de recrutement d’une entreprise de taille plus modeste et qui se targue de vouloir faire de son recrutement et du quotidien de ses collaborateurs une expérience de vie sereine axée sur l’épanouissement personnel (je suis en effet persuadé qu’à passer autant d’heures “au boulot” autant en profiter pour s’épanouir un peu…).

Les quelques idées posées ci-dessous ne sont pas exhaustives, elles ne sont pas non plus génériques et encore moins imposables. Elles peuvent servir à animer des réflexions et de futurs entretiens que vous soyez d’un côté ou de l’autre de la barrière. Intégrez les avec bienveillance et faites vous vos propres convictions…

Une dernière précision, les items ci-dessous sont très largement influencés par mon secteur d’activité, l’IT et précisément les Clouds Publics et leur gestion.

Ce que souhaite le recruteur ? (ou devrait souhaiter)

Avoir envie de travailler avec la personne qu’il a en face de lui. C’est tout bête et trop rarement une réflexion qui se pose. Au-delà des process de recrutement massif et qui engage la démarche de recrutement comme une campagne de rabattage de gibiers, il arrivera bien dans le process que le n+1 et le “recruté” soit en face l’un de l’autre; Avoir un minimum d’accointance et se projeter dans une relation quotidienne semble être du bon sens. On ne s’entend pas avec tout le monde, c’est un fait et autant l’anticiper (même si l’urgence opérationnelle ou commerciale nous impose un recrutement au plus vite…).

Une réelle capacité d’apprentissage. On lit régulièrement sur l’impérieuse nécessité d’être en constant apprentissage pour rester à flot des dernières technologies, méthodes et autres news de son écosystème. C’est une réalité qui s’impose à nous et qui fait une grande part de notre employabilité. Il est donc naturel qu’un recruteur s’intéresse -aussi- aux travaux réalisés dans un cadre personnel (en lien ou pas avec le secteur Pro), les réflexes Réseaux sociaux (quelles personnes / entreprise suivies sur Linkedin, twitter), les sources d’informations continues (blogs, feed de news, newsletters, podcasts, etc.). Cette mesure, certes subjective, des capacités d’écoute et de curiosité est une clé importante de la personnalité de votre futur coéquipier.

L’autonomie. Soyons clair ! On a beau vendre un process d’intégration dans l’entreprise, une équipe soudée prête à aider et un manager présent à la moindre sollicitation, les faits seront “légèrement” différents… La bonne volonté n’y suffit pas, nous sommes tous pris par de nombreux impératifs et autres échéances réduisant d’autant notre capacité d’écoute et d’aide. Alors attendons nous à un minimum d’autonomie, de perspicacité et intégrons ceci comme un critère du recrutement.

Être curieux de l’endroit où vous arrivez. L’entreprise est un organisme vivant et le futur collaborateur va l’accompagner plusieurs mois ou plusieurs années… Il semble alors naturel de s’y intéresser ! D’où vient l’entreprise ? Qui la compose et quels sont ses Clients ? Pourquoi telles offres et quel positionnement concurrentiel ? Quels sont ses objectifs à moyen terme ? Quelle est la culture de l’entreprise ? Autant de marques d’intérêts pour le recruteur et d’informations clés pour le recruté…

Une mesure objective des compétences. Il n’y a rien de plus frustrant pour un recruteur d’être dans le doute à la fin d’un entretien, particulièrement quand il s’agit de l’évaluation des compétences clés du poste. Soyez créatif et cadrez une démarche objective. La mise en place d’un serious game structuré permettra de mesurer le niveau de votre interlocuteur, de le comparer à d’autres candidats et même aux membres de l’équipe. Si à mon sens le résultat ne doit pas être appréhendé comme une condition de Go/noGO, cela constitue par contre une bonne source d’informations pour échanger lors de l’entretien et pour anticiper les points forts et les axes de progrès sans attendre la période d’essai…

Ce que souhaite le recruté ? (ou devrait souhaiter)

Qu’on ne lui mente pas ! Avoir une version honnête du job semble être une base élémentaire d’une future collaboration. Pour autant, les études montrent que c’est rarement le cas et que plus d’un tiers des interrogés regrettent leur arrivée dés le premier mois pour cette raison… Soyons lucides, il ne s’agit pas toujours d’un acte délibéré mais parfois de la méconnaissance de la réalité du job par celui qui a pour mission de vous recruter. Alors évoquez les sujets qui sont importants pour vous lors de l’entretien. N’ayez pas peur de passer pour un “pénible” c’est de votre job dont on parle, et de pas mal d’heures à venir… Vous devez obtenir l’image la plus claire possible de votre futur job, soit on vous l’apporte, soit vous allez la chercher…

Un peu de rigueur. Qu’il s’agisse de l’organisation des rendez-vous et autres “call” ou du respects des horaires, ici comme ailleurs… On est en droit d’attendre un minimum d’engagement et de rigueur. Il n’y a rien de plus pénalisant pour l’image de l’Entreprise quand le rendez-vous d’un candidat est décalé, oublié ou mal préparé.

Une écoute active et bienveillante. A ce propos, il semble évident mais pour autant utile de le rappeler : le “recruté” a une histoire à raconter, une expérience à présenter, il est donc impératif de prendre le temps d’étudier son parcours. Au-delà de la politesse, le “recruté” est en droit d’attendre de l’intérêt pour son passé…

Aller au -delà du process. Vous rencontrerez 1, 2 voir 4 ou 5 personnes dans certains cas (petite note en passant, un candidat appréciera que la période de “stress” qui jalonne sa recherche d’un nouveau poste ne dure pas une éternité avec des tonnes d’entretiens plus ou moins utiles …). Au-delà de ces rendez-vous “imposés” il existe de nombreux moyens de faire sa propre opinion, demandez par exemple à joindre un de vos pairs histoire qu’il vous raconte son quotidien. Surfez les sites comme Glassdoor, et les réseaux sociaux de l’entreprise comme Linkedin, Facebook, twitter, etc. pour étendre votre perception à l’instar de ce que vous faites déjà avec les notes des sites de e-commerce ou de réservations d’Hotels…

Un feedback immédiat. Vous venez de passer du temps à raconter votre histoire, à exposer vos compétences et à convaincre que vous serez LA bonne personne pour faire un bout de chemin dans cette équipe. Alors on comprend aisément que vous puissiez avoir un feedback rapidement. Sur ce point il m’arrive de le faire en séance, même quand le bilan n’est pas positif. C’est l’occasion d’un peu d’honnêteté en face à face, d’un échange qui fera progresser l’un et l’autre… Un cours mail est une geste minimale, pourtant un peu trop rare…

Ce post n’engage que moi, il n’impose aucun arbitrage et n’oppose aucun jugement. Il s’inscrit humblement dans une réflexion visant à produire quelques effets positifs dans un process qui concerne tout le monde un jour où l’autre que l’on soit d’un côté ou de l’autre…

Merci pour votre lecture. Si cet article vous a plu, merci de le partager sur vos réseaux 😉

Jean-Pierre Chamarande - Sep 16, 2019

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